Première fois à Lourdes
Témoignage d’Hubert, médecin
Après 50 ans de résistance, d’à priori négatifs sur les pèlerinages, je me suis finalement inscrit au pélé diocésain de Lourdes et je suis heureux.
Natalie, mon épouse, souhaitait depuis des années que nous y allions ensemble, je refusais invariablement. Puis le 2 juin, durant la messe des confirmations à la Basilique, l’Esprit Saint a fondu sur moi, j’ai ressenti le besoin de partir à Lourdes cette année ! Dès mon retour à la maison, je l’ai dit à mon épouse. Étonnée par ce désir impérieux et inattendu, elle était ravie. Nous n’avions rien de prévu en ce début de vacances, j’ai appelé aussitôt Marie-Christine pour avoir son avis, contacté Patrick. Sylvie, prévenue, attendait mon appel pour nous inscrire Natalie comme hospitalière et moi comme médecin !
Dès le départ, sur le quai de la gare, mes dernières barrières se sont envolées : la prise en charge des patients par les hospitaliers, leur prévenance m’ont impressionné. Tous étaient heureux, les rires fusaient, la joie et la confiance se lisaient dans les yeux des malades. J’ai senti qu’ici, la notion de service n’était pas un vain mot, j’étais heureux d’être là !
Les temps de prière et les célébrations m’ont beaucoup ému. La profonde ferveur des malades lors des célébrations, leur émotion lors du passage à la grotte, leur regard intense rivé sur le Saint Sacrement durant la Procession Eucharistique étaient palpable.
J’ai aimé le geste de l’eau, ce geste de purification aux piscines. Le fait d’accompagner le malade, de prier avec lui a été encore un moment très fort. J’ai presque regretté la fermeture des piscines ! J’ai aimé la façon dont les gens le vivent. La prise en charge des malades par les dames des piscines est remarquable : leurs gestes délicats, leur calme, les paroles apaisantes et le geste de l’eau lui-même, accompagné de paroles : « Mettez-vous en présence de Marie, prenez votre temps... » Il n’y avait rien de mécanique, beaucoup d’intériorité. Cela m’a réconcilié avec les personnes qui prennent en charge les pèlerins...
J’ai suivi la procession du Saint Sacrement, en tant que médecin derrière l’ostensoir et les trois évêques. Encore un moment fort ! Les médecins sont là pour attester d’un miracle subito. De part et d’autre de la procession, les pèlerins de toutes origines se mettent à genoux. Dans la Basilique souterraine, les malades attendaient en priant, les yeux rivés sur l’ostensoir, emplis d’espérance. Même les plus fragiles se sont tus. Je n’ai vu personne durant la procession, entièrement pris par la prière. Je me suis mis à genoux devant le Saint Sacrement, heureux de ce tête à tête avec Dieu.
Malgré son horaire matinale et la fatigue, je n’ai raté aucune prière des hospitaliers. Elle me portait tout au long de la journée durant mon service.
Je n’ai pas eu à me battre contre mes préjugés envers les marchands aux abords du sanctuaire. Je n’ai pas fait de tourisme et cela ne m’a pas manqué. Soigner les malades venus à Lourdes, leur permettre de vivre un pèlerinage le plus sécurisant possible m’ont procuré beaucoup de joie. J’étais heureux de servir, de répondre aux demandes des hospitaliers pour soulager et donner plus de confort aux malades.
J’ai découvert cette communauté des hospitaliers, aimante, pleine d’attention aux plus fragiles, les petits gestes d’affection. J’ai admiré la façon dont les aînés apprennent aux nouveaux, à prodiguer les soins et à faire les toilettes, avec délicatesse, douceur dans le respect des corps souffrants et en préservant la dignité de la personne.
J’ai vu des malades heureux, des hospitaliers attentionnés, la confiance mutuelle, la joie malgré les souffrances, des signes d’espérance en l’humanité, avec l’aide de Dieu...et pour moi l’action radicale de l’Esprit Saint ! J’ai aimé vivre ce pèlerinage en couple, ce temps de service à deux... Je reviendrais, c’est sûr.
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